JOUR #3 : MERCREDI 18 MARS 2020

Pour de vrai, aujourd’hui j’ai juste envie de pleurer. Juste envie d’être collée à celles et ceux que j’aime, et peut-être surtout à moi-même. Pour de vrai, je crois que j’ai besoin de faire un câlin à ma petite fille intérieure en lui disant de ne pas avoir peur. De lui dire combien je suis désolée de lui imposer de vivre toutes ces épreuves, combien c’est douloureux de vivre dans une société malade de son humanité. De lui dire aussi que j’ai l’espoir qu’elle et moi, nous arrivions à notre échelle à contribuer à un monde nouveau. De lui dire que pour ça, il faut qu’elle et moi, nous fassions la paix avec ce que nous sommes. Et que pour ça aussi, il faut que nous sachions vivre l’une avec l’autre. Et que pour ça encore, j’ai besoin de pleurer encore un peu…

Il n’y aura pas aujourd’hui d’autres choses que ces quelques lignes.


Hier soir, comme de nombreuses personnes, je me suis écroulée de fatigue. Fatigue accumulée, fatigue à l’issue d’une deuxième journée pleine avec les enfants, fatigue d’une première journée de confinement renforcé, fatigue de connexion aux réseaux sociaux, fatigue de toutes ces nouvelles injonctions, fatigue de l’évitement de soi…


Et puis ce phénomène que nous sommes nombreux et nombreuses à tenter d’éviter : quand on s’arrête, tout remonte à la surface. L’épuisement aussi. L’épuisement surtout. Pour beaucoup, cette période de confinement arrive après des mois de lutte pour survivre, quels que soient les contextes individuels. Après des mois où la peur tente de faire sa loi, où nous essayons de garder confiance, discernement, libre arbitre. C’est en tout cas, ce que je traverse moi.

Le temps est à l’arrêt. La demande est d’observer. D’observer d’abord ce qui se passe à l’intérieur de nous.


Et nous nous sommes rué·e·s sur les réseaux sociaux, sur nos téléphones, nos tablettes, nos ordinateurs portables. Parce que nous avons peur du vide, parce que nous avons peur de cette rencontre avec nous-mêmes, parce que nous nous accrochons à ce que nous connaissons. Nous avons englouti un nombre d’informations colossal, parfois pertinentes, souvent inutiles ou anxiogènes. 


Moi la première, sans doute. Et je me suis épuisée davantage alors que j’étais déjà submergée par une fatigue bien réelle. Physique, émotionnelle, intellectuelle. Alors que nous devons faire une pause, nous interroger sur la vie que nous voulons créer, regarder à l’intérieur de nous, nous avons rempli nos journées, sans même nous en rendre compte, d’injonctions et de devoirs imposés par nous-mêmes et à nous-mêmes. Cette habitude de rentabiliser le temps sûrement…


Certes, nous n’avons pas choisi de faire une retraite. Mais le monde nous l’impose. Ce n’est pas une punition. C’est une opportunité. Et notre responsabilité est de s’en saisir. Pour que le monde d’après Covid19 soit différent de celui qui nous a épuisé·e·s. S’en saisir est de toute évidence s’arrêter et revenir à soi. Se remettre en lien avec soi, même si c’est difficile. Aller à la rencontre de nos vulnérabilités, voir nos peurs, partager avec nos très proches ce qui est en train de nous transformer, et laisser aller tous ces trop pleins de tout qui ne font que nous éloigner de nous…


En m’engageant à me déconnecter de tout pendant quelques heures par jour, je m’engage à me connecter à moi et à me laisser traverser par la vie, à découvrir mes rêves, mes besoins, mes envies…


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